Le carnaval de Guyane existe depuis l’époque de la
colonisation. Importé d’Europe par les colons, eux seuls avaient le droit d’y participer, les esclaves
n’avaient pas l’autorisation de se mêler aux festivités.
Malgré l’interdiction, les esclaves organisaient tout de
même leur carnaval, mais de manière
clandestine. Et faisaient résonner le doux son des tam-tams en cachette loin et
cachés de leurs maîtres.
C’était l’occasion pour eux de reprendre un semblant de liberté,
mais surtout de faire perdurer leurs cultures et leurs traditions, que les
colons essayaient de leurs enlever.
Le carnaval d’aujourd’hui garde les traces de ces fêtes
clandestines, et les tambours résonnent maintenant en toute légalité dans les
rues Guyanaises.
De part la population hétéroclite de Guyane, le carnaval prend
les couleurs de plusieurs autres pays et
frontières, comme le Brésil, l’Asie, Haïti, Surinamaise….
→ C’est quand ? ←
Le carnaval débute le premier dimanche de Janvier à l'épiphanie et se clôture le Mercredi des cendres, jour qui suit Mardi Gras, en
Février ou Mars.
Le jour de Mardi Gras n’étant pas fixe, il peut donc durer entre
un mois et deux mois, ce qui en fait le plus long carnaval du monde.
→ Les temps forts du carnaval ←
→ Le carnaval des rues
Tous les dimanches après-midi vers 15/16 heures, les rues des
villes s’animent et se parent de mille couleurs, on participe avec entrain aux
défilés colorés des groupes carnavalesques, on découvre de beaux costumes
traditionnels, de la musique, de la danse, des chars décorés…
Chaque ville a ses propres groupes carnavalesques, qui sont
composés de danseurs, et de musiciens (exemple : les WANTED de Kourou),
ils défilent les uns après les autres sur un trajet prédéfini (Avenue des
roches à Kourou).
Les fêtes carnavalesques se terminent en apothéose avec les
« Grandes parades », énormes défilés à ne surtout pas manquer, ou
tous les groupes carnavalesques de toute la Guyane se réunissent, et mène une
lutte sans merci de créativité et d’invention pour remporter le titre de
meilleur groupe de l’année.
Pendant plus de 3 heures, vous allez en prendre plein les
yeux, grand spectacle garantit !
Grande parade de Cayenne : Dernier dimanche du carnaval
Grande parade de Kourou : Avant-dernier dimanche du
carnaval
→ Les bals masqués
Chaque samedi soir, les boîtes de nuit deviennent des
dancings, appelés aussi « universités ».
C’est dans ces soirées que l’on peut croiser les fameuses
Touloulous, mystérieuses femmes recouvertes de la tête aux pieds pour ne pas
être reconnue.
Elles sont les reines de la soirée, et choisissent et
invitent les hommes à danser.
Dans ces soirées, on danse la biguine, la mazurka ou le
pikédjouk, et tout ça au son des orchestres connu de tous en Guyane, comme les
Mécènes où les Karnivores.
Attention, les femmes doivent être déguisées, aucune femme
non déguisée n’a le droit de poser un pied sur la piste de danse au risque que
l’orchestre arrête tout simplement de jouer…
Quelques dancings :
→ Cayenne : Chez Nana
→ Kourou : La matado
→ Matoury : Chez Polina
→ Les vidés
Tous les défilés du dimanche se finissent par un vidé, c’est
un énorme camion-orchestre (surnommé le Monstre à Kourou) avec des musiciens
perchés sur son toit, qui clôture le défilé en distillant sa musique dans les
rues. Les gens suivent le camion en dansant.
Mais il y a aussi le vidé du matin, celui-ci ne plaît pas à
tout le monde.Tous les dimanches matins, vers 5 h, très tôt quoi, le camion
sillonne les rues des villes, la musique à fond la caisse, réveillant tous les dormeurs du dimanche !
→ Le carnaval des écoles
Moment très attendu par les enfants, avant chaque vacance
d’hiver, celle de Février, les écoles organisent des défilés déguisés.
→ Quelques personnages traditionnels ←
→ Le roi Vaval : C’est LA figure du carnaval, c’est lui
qui ouvre le carnaval et c’est encore lui qui le clôture.
Il meurt à chaque fin de carnaval, son mannequin est brûlé
sur la place publique chaque Mercredi des Cendres.
→ Les touloulous : Femmes élégamment vêtues, recouvertes de la tête aux pieds pour ne pas être reconnues. C’est sûrement le personnage
que l’on croise le plus lors du carnaval.
Depuis quelques années, il existe son équivalent masculin,
surnommé les Tololos.
→ Les soussouris : ils représentent des chauves-souris
→ Les nèg’marrons : Personnages recouverts de suie bien
noire, ils représentent les esclaves fugitifs.
→ Les coupeurs de cannes : Torses nus, pieds nus, ils représentent
les coupeurs de cannes de Guyane.
Il y en a beaucoup d’autres, comme les diables rouges, les
vidangeurs, le bobi, les balayeuses, et
j’en passe, que l’on croise plus souvent à Cayenne ou durant les grandes
parades.
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